L’occupation des zones maraîchères par les rebelles du M23/AFC et ses conséquences sur la crise alimentaire à Butembo et environs

Il s’observe une rareté de la pomme de terre sur le marché de Butembo. Les marchands et revendeurs de cette denrée alimentaire accusent la présence des rebelles du M23/AFC dans les zones de production qui empêche l’approvisionnement. En conséquence, le prix de ce tubercule a doublé, affectant à la fois commerçants et consommateurs. Les vendeurs de la pomme de terre frite, sont les plus touchés. La plupart, peinent à maintenir leur activité génératrice.

Depuis quelques semaines environs, la pomme de terre, autrefois abondante, se fait de plus en plus rare sur les étals au marché de Butembo. La cause principale : l’occupation des zones maraîchères par les rebelles du M23/AFC, notamment dans les localités de Kipese, Masereka, Kitsombiro, Lubango et autres agglomérations du territoire de Lubero. Désormais, la maigre quantité de ce tubercule disponible provient des environs immédiats de Butembo et de la partie Est de la ville, comme Kyondo. L’insécurité croissante, marquée par des affrontements récurrents, contraint les agriculteurs à fuir, rendant l’accès à leurs champs, quasi impossible.

En conséquence, dans les rues et avenues de la ville de Butembo voire dans le marché central, le prix de ce produit a doublé, bouleversant ainsi les habitudes des commerçants et de leurs clients.

Cette perturbation de la chaîne d’approvisionnement se répercute également sur les vendeurs de la pomme de terre frite, qui constitue pour eux, la matière première essentielle.
Certaines vendeuses interrogées par Moto Tv, constatent avec amertume que leurs clients se tournent désormais vers d’autres aliments, à l’occurrence le manioc grillé, jugé plus abordable.

Le phénomène est inédit. Les sources recueillies sur le marché affirment que le sac de pommes de terre, autrefois vendu à 25 dollars, s’échange aujourd’hui à 60 dollars, une hausse sans précédent. Devant cette flambée des prix, certains vendeurs n’ont eu d’autre choix que de cesser leur activité, tandis que d’autres ont opté pour des alternatives. Ceux qui souhaitent garder leur clientèle fidèle proposent désormais des frites à base de la banane plantain.

Depuis l’irruption du M23 dans plusieurs localités du Nord-Kivu, l’insécurité s’est intensifiée. Les habitants, contraints de fuir, peinent à accéder à leurs champs, accentuant la crise alimentaire dans la région.

Luciana Musivirwa et Mirembe Kitawite

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